À l'approche des Journées Perl

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 12 juin 2019

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Laurent (B),
David (Sniper),
Emmanuel,
moi,
Sylvain,
Richard,
Laurent (R),
et Sébastien.

Nous avons mangé des nems au poulet, des ravioles, une salade landaise, de l'andouillette (normale ou au canard), du confit de canard, un bô bun, des larmes du tigre, une crème brûlée, des fondants au chocolat, du fromage blanc au miel. Nous avons bu de la Chouffe, de l'Orangina, des cocktails Diderot, du rosé et du café.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Les Journées Perl approchent et nous avons connaissance des présentations. Notons que pour ce qui est de Perl, il y aura trois présentations par Thomas K de Vienne.pm.
À l'occasion des Journées Perl, il y aura l'Assemblée Générale de l'association, le renouvellement du CA et celui du bureau. La plupart du temps, il n'y a qu'un seul candidat pour les postes de président, de secrétaire et de trésorier. Il arrive toutefois que deux personnes se présentent pour le poste de président. C'est arrivé en 2006, où David, présent parmi nous ce soir, avait mis Philippe (BooK) en ballottage. Cela s'est produit également lors d'une autre AG et là, c'était Marc qui se posait en concurrent du président sortant, mais cela nous a beaucoup moins marqués que le duel entre David et Philippe (BooK) et il n'y a pas eu de ballottage.
À son travail, Laurent (B) écrit des programmes Perl qui vont chercher des informations sur Internet. Bien entendu, il utilise LWP ou LWP::Simple, n'est-ce pas ? Éh bien non, il écrit
```
  my $page_html = qx/curl $nom/;
```
Et pourquoi donc ? Parce qu'il doit déployer ses programmes sur de nombreuses machines et que d'un côté il est certain que curl est installé sur toutes les machines, de l'autre côté il n'en est pas aussi sûr pour les modules LWP et assimilés.

Internet

Certaines personnes souhaitent archiver certains messages de Twitter, soit ceux qu'ils ont postés, soit ceux venant d'une source qui les intéresse. Mais c'est très difficile de le faire, la structure des pages Twitter change tout le temps.
C'est un peu la même chose avec IMDB. Impossible de faire du web scrapping sur ce site. D'ailleurs, une personnalité d'Internet, Jamie Zawinski également connu sous l'appellation jwz, a fait remarquer que l'un des modules Perl associés à IMDB (lequel ?) est outrageusement compliqué. Il devrait suffire de deux requêtes, mais le module en fait beaucoup plus. Mais ce n'est pas la faute du mainteneur, il a cherché à s'adapter à la structure changeante du site web et de ses pages.
Certains gèrent leur réseau local de plusieurs centaines de machines avec un fichier /etc/hosts recopié sur toutes les machines. Pourquoi cette méthode, alors qu'avec un répertoire centralisé, comme un serveur DNS local, il y aurait moins de travail à chaque mise à jour ? Parce que sur le réseau concerné, les gens utilisent de temps à autre des machines fournies par Google Cloud et que ces machines utilisent obligatoirement le DNS de Google et qu'il est impossible d'en changer. Donc, avec le fichier /etc/hosts, les machines virtuelles de Google Cloud utilisent les mêmes noms que les machines permanentes locales. Quand on pense qu'une autre personne présente à la réunion estime que pour 8 machines, avec une mise à jour une ou deux fois par an, elle trouverait avantage à mettre en place un DNS local pour remplacer /etc/hosts...
Un participant à la réunion a effectué un test de connexion avec un site distant de sa boîte. Le participant s'occupait du serveur, son correspondant s'occupait du client, tentant d'accéder au serveur par telnet. Évidemment, cela n'a pas fonctionné du premier coup. Le participant essaie plusieurs fois de changer la configuration du serveur et demande à chaque fois à son collègue de tester la configuration. Chaque fois, c'est la même réponse, « ça ne fonctionne pas ». Au bout d'un certain temps, il demande une copie d'écran. Réponse :
```
  $ telnet nouveau-serveur.example.com
  sh: telnet: command not found
```

Informatique

Il a été question du démarrage lent et difficile de Perl 6. L'une des raisons principale est le faible nombre de modules. Plus généralement, on peut constater que pour chaque langage, la cohabitation entre deux versions différentes est très problématique. Il peut y avoir un schisme comme c'est le cas pour Python 2 et Python 3, où les adeptes de Python 3 annoncent la fin de Python 2.7 et assurent qu'il n'y aura jamais de Python 2.8 et où les adeptes de Python 2 annoncent l'arrivée de Python 2.8.
La situation a été pire pour Ruby, car Ruby 2 a tué Ruby, qui a disparu du devant de la scène du logiciel informatique.
On n'en est pas encore là avec Perl 5 contre Perl 6. Il faut reconnaître qu'il y a peu de gens qui contribuent aux deux versions à la fois. Au moins, les deux parties de la communauté Perl discutent entre elles de façon calme et sereine. Cela a failli tourner autrement il y a quelques années. Sébastien rappelle qu'il a failli y avoir une scission en 2014, j'avoue ne plus me souvenir des événements correspondants.
Nous avons parlé des frameworks de développement (web ou autre). La durée de vie active de la plupart des frameworks est relativement brève. Une équipe a à peine le temps d'apprendre l'utilisation d'un framework et de développer l'application qu'on lui a demandé de développer que le framework cesse d'être maintenu et passe en état végétatif. Et tous ceux demandaient des nouvelles fonctionnalités et donnaient leur point de vue sur le framework ? Vont-ils reprendre le flambeau et réactiver la maintenance du framework ? Non, ils développent leur propre framework à leur sauce, persuadés de faire un logiciel qui défiera les années, alors que comme ses prédécesseurs, le nouveau framework se mettra à végéter au bout de quelques mois. Parmi les arguments pour l'Open Source, il y avait le fait que si un mainteneur abandonnait son projet, il y aurait toujours quelqu'un dans la communauté pour le récupérer et continuer à le faire vivre. On voit à l'usage que ce n'est pas vrai. Emmanuel nous donne l'exemple du Projet Fedora, qui utilise plusieurs frameworks différents, qui ont chacun connu leur heure de popularité à un moment ou à un autre. [ Cela dit, il y a des fois où de valeureux volontaires des logiciels à l'abandon. ]
Un participant mentionne un service web développé dans sa boîte avec un framework encore actif. Au moment de le mettre en production, une personne s'assure que le programme fonctionne correctement. Il teste que le service s'arrête correctement lorsque l'on lance le script stop. Il vérifie que cela redémarre correctement avec le script start. Mais là, aïe aïe aïe, cela ne redémarre pas. Pourquoi donc ? Parce que le script de démarrage contenait un git pull visant le dépôt Github du framework « pour avoir toujours la dernière version à jour ». Or, la dernière version à jour n'était pas complètement testée et présentait des incompatibilités avec l'utilisation qui en était faite dans le projet.
Leçon : pour un élément crucial comme un service web en production, toujours préciser explicitement les numéros de version des briques logicielles à utiliser, ne jamais dire « la dernière version » ou « la version n.p ou supérieure ». Et ne jamais prévoir un chargement automatique d'une nouvelle version sans un humain pour vérifier que tout se passe correctement.
Depuis quelque temps, Microsoft propose sur Windows un composant appelé WSL ou Windows Subsystem for Linux. Qu'est-ce donc ? Une manière élégante de présenter ce composant est de le décrire comme le symétrique de Wine. L'un sert à faire fonctionner nativement des exécutables Linux sur une machine Windows, l'autre sert à faire fonctionner nativement des exécutables Windows sur une machine Linux. Il y a quelques années, il existait quelque chose de similaire, coLinux (qui n'a plus l'air d'évoluer).
Et Cygwin ? L'architecture interne de Cygwin et la démarche de réalisation sont complètement différentes de celles de WSL. Les programmes proposés par Cygwin sont des .exe et des .dll Windows, obtenus par une recompilation des outils homonymes de Linux. Tandis que pour WSL, on utilise directement les exécutables en architecture ELF disponibles sur les dépôts Ubuntu.
David trouve que Wine a des lacunes pour faire tourner certains programmes Windows. Sébastien répond que depuis peu, il existe DXVK, signifiant DirectX sur Vulkan. Avec cela, de nombreux jeux développés pour Windows sont utilisables sous Linux.
Nous avons brièvement vu une liseuse électronique dans la sacoche d'Emmanuel. L'avantage d'une liseuse par rapport à une tablette de dimension équivalente est que l'affichage se fait par le système de l'encre électronique, qui consomme moins d'énergie, reste visible même lorsque l'alimentation électrique est arrêtée et qui est visible même en plein soleil. L'inconvénient est que l'encre électronique permet un affichage uniquement en noir et blanc, ce qui est gênant si l'on veut lire des bandes dessinées sur la liseuse. À moins, fais-je remarquer, de se limiter à quelques bandes dessinées comme Corto Maltese d'Hugo Pratt ou Idées Noires de Franquin.
Emmanuel complète en expliquant que l'encre électronique couleur est pour bientôt. Il existe des prototypes qui donnent un affichage correct, mais qui requièrent un délai de trois secondes pour changer de page. C'est rédhibitoire pour la lecture d'albums de bandes dessinées. En revanche, c'est utilisable en l'état pour les panneaux publicitaires.

Divers

Voici une anecdote impliquant un hamster et un chien. Un hamster, dont les maîtres habitaient une maison individuelle avec jardin, a cru bon un jour d'aller visiter le jardin. Les maîtres n'ont pas eu le temps de le rattraper, le hamster avait déjà franchi la haie séparant du jardin voisin. Heureusement, dans ce second jardin se trouvait une chienne Labrador qui a compris le problème, a capturé le hamster et l'a rapporté à ses maîtres. Pour transporter la petite bête, la chienne a fait comme avec des chiots, elle a gobé la tête du hamster sans pour autant serrer les machoires. Le hamster, peu au courant des mœurs canines, a eu une belle frousse. Ainsi que son maître a pu le sentir, la fréquence des pulsations cardiaques, déjà élevée en temps normal, a battu des records.
Un participant raconte une anecdote qui lui est arrivée. Suite à un incident domestique, ses vêtements avaient été aspergés de vodka. Une odeur forte, certes, mais supportable et il n'avait pas jugé utile de changer immédiatement de vêtements. Il a alors pris la voiture et pendant son trajet, il s'est fait arrêter par les forces de l'ordre. Compte tenu de l'odeur immanquable, les policiers lui ont demandé de souffler dans le ballon. Résultat négatif. Nouvelle tentative, le résultat est toujours négatif. Et encore pareil pour le troisième essai. L'un des policiers voulait avoir recours à la prise de sang, mais l'autre a fait remarquer que cela ferait perdre du temps et que n'impote comment, la prise de sang servait à confirmer les alcootests positifs, pas les négatifs.
Nous avons parlé des branchements au téléphone ou au gaz. Parfois, suite à l'intervention des employés du gaz ou du téléphone, les branchements se retrouvent inversés entre deux appartements voisins. C'est arrivé à l'un d'entre nous, qui était sur une ligne dégroupée. Après une intervention sur le réseau, il s'est aperçu que quelque chose fonctionnait de travers sur son installation. Il branche un vieux téléphone analogique qui lui restait des décennies précédentes et constate, à sa grande surprise, qu'il a une tonalité, ce qui ne doit pas arriver si la ligne est dégroupée. Il appelle son téléphone portable et constate ainsi que le téléphone fixe présente le numéro du voisin. Toujours avec son vieux téléphone analogique, il appelle l'« opérateur historique » pour demander une intervention, mais l'opérateur historique a refusé de procéder à cette intervention parce que notre collègue n'avait pas d'abonnement chez eux. Il a essayé de s'en sortir en faisant remarquer :
Et si je n'ai pas d'abonnement chez vous, comment expliquez-vous que j'appelle avec un numéro de votre réseau ?
Parmi les nombreuses communautés dont Emmanuel fait partie, il y a un groupe d'amateurs de stylo-plumes. Ce groupe s'est réuni peu de temps auparavant au O Philos'off. Il y avait une dizaine de personnes. L'une d'elles a fait remarquer que ce n'était pas beaucoup. Emmanuel a répondu qu'il connaissait des associations où les membres se déplaçant pour une réunion étaient encore moins nombreux. À titre de comparaison, la présente réunion de Paris.pm regroupe 8 personnes, et les réunions précédentes en ont réuni encore moins.
Nous avons parlé de l'écriture des médecins. Si les médecins sont connus pour leur écriture illisible, il y a une raison. La première année consiste essentiellement en un bachotage intense. Pendant les cours en amphi, cela se traduit par une prise de notes à un rythme soutenu. Et par la force des choses, les étudiants en médecine perdent l'habitude de bien former les lettres. Une fois les études terminées, ils conservent ces mauvaises habitudes, au grand dam des pharmaciens. Parmi ces derniers, certains n'hésitent pas à appeler le médecin au téléphone pour savoir ce qui est marqué sur l'ordonnance. D'où un ressentiment réciproque :
Quoi ? Il ne sait pas lire ?
d'un côté et :
Ça le dérangerait d'écrire lisiblement, voire de taper l'ordonnance sur traitement de texte ?
Suite à l'anecdote d'un participant sur un miroir qui l'aurait « regardé de travers » et qu'il aurait décidé de « redresser », nous remarquons que la plupart des animaux ne savent pas ce qu'est un miroir. Par exemple, une tortue essaiera d'affronter son image dans un miroir, considérant que c'est un concurrent. En revanche, les chiens, les perroquets et les pies, entre autres, comprennent que l'image dans le miroir n'est pas un congénère, mais bel et bien eux-mêmes.
Nous nous sommes posé la question de savoir si les éléphants comprenaient ce qu'est un miroir ou s'ils feraient comme les tortues, c'est-à-dire charger contre le miroir. Nous ne savons pas si cette expérience a déjà été tentée. D'une part c'est de malcommode faire rentrer un éléphant dans une salle de bain, d'autre part c'est difficile d'installer en pleine savane un miroir suffisamment grand pour qu'un éléphant puisse s'y mirer. Tant pis, nous n'auront pas de réponse sur ce sujet.
Si nous ne connaissons pas la réaction des éléphants face à un miroir, en revanche nous connaissons la réponse à plusieurs questions d'intérêt primordial sur ces bêtes (et quelques autres). Par exemple, combien d'étapes sont nécessaires pour introduire quatre éléphants dans une deux-chevaux ? Réponse : 3 étapes.
1. ouvrir les quatre portières de la deux-chevaux,
2. demander aux éléphants de prendre place dans la voiture, deux à l'avant et deux à l'arrière,
3. fermer les portières.
Et maintenant, combien d'étapes faut-il pour faire entrer quatre girafes dans une deux-chevaux ? Réponse : 4 étapes.
1. ouvrir les quatre portières de la deux-chevaux,
2. demander aux éléphants de sortir de la voiture,
3. inviter les girafes à prendre place dans la voiture, deux à l'avant et deux à l'arrière,
4. fermer les portières.
Autre question, comment un éléphant fait-il pour se percher dans un arbre ?
Réponse : il enfonce un gland dans la terre, il se place au-dessus et il attend que l'arbre pousse.
Et comment fait-il pour descendre ?
Réponse : il s'installe sur une feuille et il attend l'automne.
Nous avons raconté d'autres histoires, déjà racontées lors d'une réunion précédente.