Nicolas, un petit nouveau qui cherche à en savoir plus

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 8 octobre 2003

La voix du secrétaire (Jean) un peu aidé par d'autres

Présents à la réunion :

Sylvain,
Guillaume,
Emmanuel,
Charles,
Philippe (Blayo),
Stéphane,
Antoine,
David (Grinder),
Eric (glb),
Nicolas (un nouveau qui a subi un cours par Sylvain et qui n'a pas été dégoûté),
et moi.

Nous avons mangé des spaghetti au saumon, des cheeseburgers, de l'autruche, des steacks tartares, des nègres en chemise, des tartes aux pommes, une crème caramel et une dame blanche. Et nous avons bu de la Kriek, de la Stout, du cidre, de l'Orangina et une margarita. Le calva (ou le café pour les sobres) était offert par le patron.

Nous avons parlé un peu de Perl et de Parrot (mais Nicolas était averti du « un peu »), d'informatique et de sujets divers (Nicolas s'y attendait). Nous avons si peu parlé d'Internet que je n'ai pas fait de catégorie spéciale.

Perl et Parrot

Le dernier Linux Magazine est sorti avec mon compte-rendu de YAPC. Sylvain a eu quelques échos de personnes trouvant que ce n'était pas intéressant de raconter que le réseau était ouvert de telle heure à telle heure. En fait, l'article ne contient pas les heures d'ouverture du réseau, en revanche il évoque le fait qu'il y avait un réseau Wifi plus un routeur, ce qui, à mon avis, n'est pas totalement dénué d'intérêt. Les mêmes lecteurs, semble-t-il, auraient voulu avoir un peu plus de détails sur le contenu des conférences. Mais pour rédiger l'article, j'avais décidé de parler de ce que j'avais vécu. [ J'aurais pu piocher dans les comptes-rendus de Michel Rodriguez et de Sébastien Aperghis-Tramoni, mais j'ai préféré m'en tenir à ce que j'ai personnellement vécu. ]
Mon article est paru, Sylvain a envoyé celui de Philippe (Bl) à Linux Magazine. Maintenant, il faut penser à la suite et Sylvain demande de nouveaux articles. Ne pas hésiter à écrire sur des sujets très techniques. Quand un numéro porte sur un sujet « grand public », comme les PDA, il ne rencontre pas beaucoup de succès. S'il comporte des articles pointus, le numéro marche beaucoup mieux.
Guillaume évoque le sujet qui fâche : les factures. Mais comme aucun des présents n'est concerné par la production et l'édition des factures, la discussion ne fait pas long feu. Il nous raconte que sa secrétaire a proposé de s'occuper de cette affaire mais il doute fort qu'elle puisse faire avancer les choses mieux que lui.
Sylvain a été très surpris de voir la page d'accueil de Paris.PM en espéranto. Il apprend donc ce qui s'est passé lors de la vente de solidarité à la fin de YAPC. Les opinions divergent au sujet de qui est à l'origine de l'idée de mettre aux enchères la langue des sites London.pm et Paris.pm. En revanche, il semble que ce soit un londonien, Paul Makepeace, qui soit le premier à avoir proposé l'espéranto lors de l'enchère. Le site de London.pm est également en espéranto mais, disent les mauvaises langues, ils ont fait planter le DNS pour ne pas être visibles.
Quelqu'un demande à Stéphane où en est Parrot. La version à jour est la 0.11. Leopold Tötsch a décidé d'inclure la bibliothèque PCRE dans Parrot, ce qui est légèrement paradoxal, étant donné que cette bibliothèque sert à ceux qui n'ont pas Perl à leur disposition mais doivent se contenter d'un compilateur C. En plus, comme l'implémentation des expressions régulières de Perl 6 n'aura pas grand chose à voir avec celle de Perl 5... Stéphane nous signale également que dans les prochaines versions de Parrot, il y aura un fichier qui résumera l'avancement des différents projets annexes, destinés à implémenter d'autres langages. Il paraît que Parrot supporte même Postgres (à noter que pendant la réunion, j'ai entendu trois fois le nom « Postgres » et jamais « PostgreSQL » ; ah ! si Randal avait été présent !).
Une fois de plus, Stéphane a dû rappeler l'historique de Parrot. Non, il ne radote pas, il met au courant les nouveaux-venus, ce qui est une bonne chose. Cette fois-ci, c'est Nicolas le demandeur & bénéficiaire.
Nous avons évoqué Chip Salzenberg. C'est un ancien pumpking. Mais ni David ni moi ne pouvons dire de quelle version il s'est occupé. J'ai tout juste pu dire qu'il s'agissait de Perl 5, car pour les versions précédentes il y a eu deux pumpkings seulement, Larry et un gars dont le nom est méconnu. En relisant perldoc perlhist, on peut boucher les trous de la discussion et apprendre que Chip a occupé cette place à diverses reprises de la version 5.003_08 à la version 5.004_05. Quant à celui dont le nom est méconnu, je pensais en fait à Andy Dougherty, mais je me suis aperçu que la première version dont il s'était occupé était en fait une version alpha de Perl 5.

Informatique

La discussion sur Parrot a dérivé vers une discussion sur les machines virtuelles, puis sur l'émulation d'une architecture par une autre. C'est ainsi qu'il a été question de l'architecture Dynamo de HP, un sujet déjà abordé il y a très longtemps. De façon surprenante, Dynamo émule son propre jeu d'instructions et de façon encore plus surprenante, cela permet d'optimiser le code à la volée. Ce paradoxe s'explique par le fait que Dynamo mémorise en cache des séquences d'instructions dans lesquelles les branchements ont disparu.
Lors de la conception d'une de leurs machines, les ingénieurs d'Apple ont utilisé un Cray pour simuler la séquence de boot alors que le matériel n'était pas encore disponible. Les gens de chez Apple en ont fait la remarque à Seymour Cray qui a répondu que lui, lorsqu'il a mis au point les machines Cray, il n'a pas utilisé d'ordinateur Apple pour simuler la séquence de boot.
Nous avons également parlé de l'architecture interne des processeurs. Dans le temps, chez un fabricant comme Intel, il y avait deux équipes travaillant sur des générations de processeurs différentes. Compte tenu des temps de mise au point des processeurs, il y a maintenant quatre équipes, travaillant à des horizons qui s'échelonnent dans le temps.
L'une des idées géniales pour améliorer la performance des processeurs était l'architecture RISC : les codes-opérations les plus utilisés sont optimisés à outrance. L'une de ces optimisations consistant à avoir une longueur variable pour les codes-op, elle était incompatible avec d'autres optimisations comme les mémoires caches pour les instructions. L'architecture RISC est donc un échec.
Une autre idée géniale est le parallélisme. Pendant la réunion, certains ont cherché à retrouver les différents types de parallélisme (mise en parallèle des données, mise en parallèle des instructions, les deux à la fois) mais ils n'ont pas pu retrouver les sigles correspondants.
L'un des pionniers du parallélisme fut Seymour Cray. Il travaillait chez CDC dans une équipe dont le travail était l'amélioration des performances des processeurs. Un jour, la direction de CDC a décidé que la priorité serait dorénavant aux machines de large diffusion, c'est-à-dire de prix raisonnable. Exit donc la recherche des performances. Ne voulant pas se reconvertir dans le bas de gamme, Cray a démissionné de CDC, fondé sa boîte et produit les machines que l'on connaît. Pendant longtemps, il a pu vendre régulièrement ses machines au Department of Defense américain plus, de temps en temps, une machine à une université ou un institut de recherche en météo ou en aéronautique. Les militaires américains ne savaient pas forcément à quoi ils utiliseraient leurs machines, mais ils savaient qu'elles ne resteraient pas longtemps inactives. Puis l'URSS s'est effondrée et a disparu. Les militaires américains ont alors fait un peu plus attention à leurs dépenses et le marché des super-ordinateurs est devenu des plus réduits. La société Cray a alors été rachetée par Fujitsu et maintenant, lorsque l'on parle de number crunching, on pense plutôt aux clusters Beowulf.
Je fais remarquer que le calcul parallèle existait avant Seymour Cray. Lorsque les Chinois ont mis au point leur bombe atomique, ils ont eu recours à une équipe de bonshommes munis chacun d'une chaise, d'une table, d'un boulier et de feuilles de papier et à une autre équipe de bonshommes chargés eux de transmettre les papiers d'une table à l'autre. Quelques remarques fusent sur la façon de réfrigérer cette CPU et sur le type d'alimentation nécessaire.
Une troisième façon d'améliorer les performances est d'utiliser des mémoires caches. Certains évoquent la décision d'Apple de modifier les processeurs G5 pour supprimer le cache L3 et augmenter la taille du cache L2. Les résultats sont mitigés : certains programmes tournent plus vite tandis que d'autres, notamment un émulateur de PC, fonctionnent plus lentement. Stéphane fait remarquer que de nos jours, la compétition entre les différents processeurs ne se base plus sur la sortie régulière de nouvelles architectures plus puissantes (cf. la discussion relatée ci-dessus) mais sur des compromis de ce type pour améliorer les programmes les plus populaires quitte à dégrader les performances de programmes moins connus.
Nous évoquons le témoignage d'une femme qui travaille chez Intel, je crois, et qui a eu un rôle crucial dans le développement d'un micro-processeur : elle gérait les millimètres carrés. Chaque fois que quelqu'un avait une fonction à réaliser, du genre calcul du logarithme d'un flottant 64 bits, le concepteur venait la voir et elle lui attribuait quelques millimètres carrés. Ensuite, si le concepteur avait besoin d'une rallonge, il revenait la voir et échangeait quelques millimètres carrés contre quelques cafés.
Une autre voie pour améliorer les performances est de renoncer à la logique synchrone pour revenir à la logique asynchrone. Il est en effet très pénalisant de devoir distribuer la base de temps aux quatre coins du processeur. De plus, compte tenu de la fréquence d'horloge, de la vitesse de propagation des signaux électriques et des dimensions de la puce, il se produit des décalages temporels inévitables et il faut les compenser par des PLL (qui, précise Charles, sont des Phase Lock Loops, pas des Pynamic Load Libraries comme certains semblaient le croire).
Il est question d'une architecture où les registres du processeur ont une adresse au même titre que la mémoire et où la mémoire et les périphériques sont suffisamment intelligents pour reconnaître des instructions telles que MOV et les exécuter sans déranger le processeur. Un réseau local à l'intérieur de la machine, en quelque sorte.
Un peu de paléontologie : Stéphane évoque les octets à 10 bits, utilisés sur les machines pour lesquelles le stockage s'effectuait sur des bandes télex à 5 rangées de trous. Quant à moi, j'ai connu les machines Unisys avec une architecture 36 bits et, par conséquent, des octets à 9 bits.
Cette fois-ci, le T-shirt de Guillaume représente un « écran bleu », avec l'affichage du contenu des registres devant et un bleu uniforme dans le dos. Je raconte avoir déjà vu des écrans bleus sur les distributeurs de billets et les bornes d'informations pour voyageurs à la Gare Saint-Lazare. Précisons qu'il s'agit des distributeurs de billets de train, pas de billets de banque. Les DAB (pour les billets de banque) ne fonctionnent plus, mais il s'agit d'un arrêt décidé par la banque responsable, pas d'un plantage.
David nous raconte qu'il connaît le langage LSE. Comme nous nous étonnons qu'il ait appris un langage informatique franco-français, David précise qu'il a vécu deux ans en France à l'époque de sa scolarité, plusieurs années avant son installation définitive en France. Pour ceux qui ne le savent pas, LSE (Langage Symbolique d'Enseignement) est un langage informatique avec des mots-clés français, inspiré d'Algol, mais avec des lignes numérotées comme Basic.
David nous évoque également les milieux financiers où l'on utilise deux autres langages relativement peu utilisés : APL et Smalltalk. APL pour triturer de gros tableaux de nombres, et Smalltalk pour un développement très rapide des interfaces utilisateur. Il raconte notamment comment un informaticien a développé un nouveau système de défilement automatique : dès que le curseur de la souris s'éloigne du centre de la fenêtre, celle-ci se met à défiler dans la direction correspondante et à une vitesse proportionnelle à la distance entre la souris et le centre de la fenêtre [ le même principe que dans certains jeux comme Hero's Quest et Warcraft ]. Grâce au mécanisme d'héritage de Smalltalk, le déploiement de ce nouveau système de défilement a pu se faire dans un temps record.
Toujours dans le milieu financier, David raconte l'incident suivant. Un jour, l'écran d'un trader est tombé en panne. Celui-ci a immédiatement demandé à l'informaticien le plus proche de le changer. L'informaticien a répondu « oui » tout en continuant à travailler sur la tâche en cours. Dix secondes plus tard, le trader reformule sa demande en insistant. Même réaction de l'informaticien. Encore dix secondes se passent. À ce moment-là, le trader prend son écran et le laisse tomber bruyamment sur le sol. L'informaticien a alors jugé plus sage de réévaluer la priorité des différentes tâches et il a diligemment installé un nouvel écran pour le financier. Je fais remarquer que si les secondes d'inactivité d'un trader sont si coûteuses, le trader aurait eu intérêt à investir dans un écran de rechange, voire deux, l'investissement aurait été rentabilisé en quelques secondes.
Nous revenons sur les problèmes de Randal Schwartz. Si l'on veut faire passer le message que les mots de passe sont un peu trop faibles, il faut le faire avec circonspection. Ainsi, quelqu'un a craqué des mots de passe, mais à l'inverse de Randal :
- il a fait tourner le programme de craquage sur son PC (Randal avait utilisé un serveur chez Intel),
- il s'est contenté de craquer les mots de passe des étudiants (Randal s'était attaqué aux mots de passe de l'administration et de la direction),
- il a révélé ses résultats « en douceur », en utilisant les mots de passe craqués comme exemples de chaînes de caractères pendant les cours de programmation (Randal avait clairement exposé le mot de passe du vice-président d'Intel qui, rappelons-le, est pre$ident).
Une autre bourde concernant les mots de passe : quelqu'un s'est essayé à faire des tunnels TCP/IP, avec notamment du « ssh over telnet ».
Une tendance semble apparaître dans nos dernières réunions : nous parlons de chansons. Cette fois-ci, c'était pour dire que OpenBSD marche dans les traces de la FSF et s'est créé un hymne.
Eric (je crois) a parlé des difficultés de traduction d'un langage naturel vers l'espéranto. En revanche, la traduction à partir de l'espéranto est beaucoup plus simple, compte tenu de la structure régulière de ce langage. Je signale avoir lu dans le numéro 19 de The Perl Journal un article sur un traducteur C vers anglais que l'on avait appliqué à un programme DeCSS. Guillaume ajoute que dans la gallerie DeCSS, il existe un fichier .mp3 contenant une chanson dans le genre :
(chanté) « cette fonction reçoit trois arguments, un entier, un pointeur sur chaîne et... ».
Il a été question de l'incident qui s'est produit chez Valve Software : la « fuite » des fichiers sources de Half-Life version 2. Certains pensent que cela permettra de s'assurer que le programme est « propre » et qu'il n'y a pas de fonctionnalité aux buts douteux. D'autres trouvent que la disponibilité des sources permettra d'avoir des portages vers Linux, OpenBSD et autres dans un temps raisonnable. L'intrus a, paraît-il, mis à profit une faille de sécurité dans Outlook Express. Cela lui a permis d'installer un keylogger. L'auteur du jeu trouvait curieux que quelqu'un accède à sa messagerie en son absence, que les raccourcis fasse planter l'explorateur et que (dixit Guillaume) « quand j'étais en train de réfléchir, la souris se déplaçait toute seule et ouvrait les dossiers sans que je fasse rien ».
Guillaume en profite pour faire un historique des logiciels de jeu de chez Valve et Id-Software (veuillez prononcer de la même façon que les Ides de mars, pas comme s'il s'agissait d'une idée). Régulièrement, chaque fois qu'Id-Software sort la version N d'un logiciel, la version N-1 est diffusée alors sous GPL. Rien de tel chez Valve.
Un exemple célèbre de « porte dérobée » (back-door) est celui de Ken Thompson, tel qu'il l'a exposé dans Reflections on Trusting Trust. Il a commencé par coder « en dur » un code utilisateur et un mot de passe dans le source de login(1). Mais la solution n'était pas pérenne, car n'importe qui pouvait éditer le fichier source, enlever le bloc de code correspondant et recompiler le programme. Dans un deuxième temps, il a donc modifié le code du compilateur pour que ce dernier sache reconnaître quand il recompile login(1) et pour qu'il insère dans ce cas le code de la porte dérobée. Cette solution n'était pas satisfaisante non plus, parce que le même n'importe qui pourrait éditer le source de cc(1), enlever le code générant la porte de derrière et recompiler. Dans un troisième temps, Thompson a donc ajouté une autre verrue au compilateur pour qu'il sache reconnaître quand il se recompile lui-même et pour ajouter dans ce cas le code des deux verrues. Il a compilé cc(1) et a bien sûr obtenu un binaire « sale » comportant la porte dérobée. Ensuite, il a nettoyé le source de cc(1) et a recompilé avec le binaire « sale ». La porte dérobée a fait son effet et Thompson a obtenu un binaire « sale » à partir du source « propre ».
Est-il possible d'avoir une porte dérobée sur un processeur ? Pour faire quoi, d'abord ? Pour prétendre que 5+3 soit égal à 9 ? Je fais remarquer que c'était déjà un peu le cas avec les premiers Pentiums. On me répond que c'était un bug, et que selon Intel, il se passerait 27 000 ans avant qu'on le découvre. Pour en revenir à la discussion, quelqu'un donne l'exemple des processeurs avec différents niveaux de sécurité pour les codes opérations : une porte dérobée pourrait très bien permettre à un programme de bas niveau d'accéder à un niveau privilégié.
Guillaume et Eric discutent de MultiDeskOS, le système d'exploitation de l'avenir. Il existe déjà des fortune cookies pour ce système d'exploitation.
Certains ont parlé d'IRC, mais je n'ai quasiment pas suivi ce fil de discussion.

Divers

Stéphane est en train de lire un livre de James Ellroy, The Cold Six Thousand dont l'action se situe au moment de l'assassinat de John Kennedy. Il explique que cela fait du bien de temps en temps de lire de l'anglais littéraire. Guillaume jette un coup d'oeil dans le livre et constate que le style est haché et que les phrases comportent le plus souvent quatre mots. De l'anglais littéraire, vraiment ?
Nous avons abondamment parlé des « agences à trois lettres » des États-Unis. Guillaume parle d'un livre qui relatait les différents coups foireux de la CIA, notamment contre Fidel Castro. Par exemple, un acteur en visite à Cuba devait offrir à Fidel Castro une combinaison de plongée sous-marine enduite de poison. Quant à moi, j'ai entendu parler d'un attentat non pas contre sa vie mais contre sa barbe : en rendant Fidel Castro imberbe, ce dernier aurait perdu son image de marque, donc son influence dans le monde communiste.
Il existe une autre histoire de la CIA, mais sous forme romancée. J'en ai vaguement entendu parler mais personne d'autre n'est au courant. Je n'ai pas pu trouver le titre du roman, ni pendant la réunion, ni à l'occasion de mes recherches ultérieures.
L'histoire du FBI se confond en grande partie avec celle de l'un de ses directeurs, Edgar Hoover. Cet homme avait un dossier sur chacune des personnalités de l'Amérique de l'époque, ainsi que sur un certain nombre de particuliers. Il avait en conséquence un tel pouvoir que tous les hommes politiques ont cherché à le limiter autant que faire se peut. Notamment, lorsque la NSA a été créée, Hoover s'est mis sur les rangs pour la diriger mais sa candidature a été rejetée.
Il n'y a aucun rapport entre Hoover et le sénateur McCarthy. Ils étaient tous les deux farouchement anti-communistes, c'est vrai, mais pendant que le premier agissait dans l'ombre, le second faisait la une des journaux avec sa fameuse « chasse aux sorcières ».
La NSA existe depuis plusieurs décennies, mais au début son existence était gardée secrète. D'ailleurs, certains prétendent que le sigle signifie Never Say Anything, d'autres l'interprêtent par No Such Agency.
Il y a également la DEA. Officiellement, il s'agit de lutter contre le trafic de drogues. Il semblerait toutefois que la DEA permette aux États-Unis de financer leurs actions clandestines grâce au commerce dans un secteur que la DEA connaît très très bien...
Attention : ne pas confondre DEA avec FDA. La première est la Drug Enforcement Agency tandis que la seconde est la Food and Drug Administration. Mais ce n'est pas la même signification de drug. Il s'agit de stupéfiants dans le premier cas, mais de médicaments dans le second.
Il a été question de Jimmy Hoffa. Pour ceux qui ne sont pas au courant, Jimmy Hoffa était le chef du syndicat des camionneurs américains pendant les années 60--70. Il était en relation avec le crime organisé. Un jour, plus personne n'a eu de nouvelles de lui. On suppose qu'il a été assassiné, mais personne n'a retrouvé son corps.
Des services secrets américains, nous sommes passés aux services secrets français puis au Rainbow Warrior. Les néo-zélandais ont sorti l'épave du port d'Auckland et il est maintenant possible de la visiter en plongée sous-marine. Peut-être Cameron va-t-il s'y intéresser, après avoir sorti son documentaire sur le Titanic dont nous avons parlé le mois dernier.
Pour revenir à l'Amérique des années 50, nous avons parlé des expériences nucléaires aux États-Unis, expériences au cours desquelles des cobayes humains ont été irradiés.
Un point de divergence à propos du plutonium. Pour Stéphane et moi, il s'agit d'un métal lourd, comme le mercure et le plomb, donc le plutonium doit être chimiquement toxique, en plus de sa radio-activité. Si l'on croit l'article du wikipedia en anglais, Il semble que nous soyons victimes de la propagande écologiste. Pour David, le plutonium est un métal inerte et son seul danger est la radio-activité. Si un humain mange du plutonium mélangé à ses aliments, il sera irradié pendant le temps de la digestion mais il ne sera pas empoisonné.
Le patron de la taverne nous a demandé si nous avions profité de la « nuit blanche » organisée par la Mairie de Paris. Stéphane et Guillaume répondent que non, ils avaient consacré leur temps libre à participer au déménagement de BooK dont la première journée s'est terminée fort tard.
Comme au mois de mai, nous parlons de nouveau de l'expérience de la Prison de Stanford. Et comme au mois de mai, nous avons un peu tendance à mélanger avec l'expérience de Milgram, « de la résistance à l'autorité » qui figurait dans « I... comme Icare ». Stéphane note que le film correspondant à l'expérience de la Prison n'est resté à l'affiche que peu de temps.
C'est Philip G. Zimbardo qui a été responsable de cette expérience (attention, son site utilise Flash). Stéphane a entendu parler de lui à une autre occasion : Zimbardo vient de recevoir un prix Ig-Nobel pour sa participation à l'étude Politicians' Uniquely Simple Personalities.
Nous avons demandé à Guillaume quelle différence il y avait entre une armoire bretonne et une armoire normande. En l'absence de Briac, il n'a pas cherché à approfondir la question. Je crois même qu'il n'a même pas donné un soupçon d'élément de réponse.
Charles nous apprend qu'un projet a été lancé pour rendre le boulevard périphérique piétonnier un jour de temps en temps, un peu comme la journée sans voiture. Ce jour-là, le périph' serait réservé aux vélos, aux piétons et aux patineurs.
Quelqu'un s'étonne de la rigueur des contrôles douaniers lorsque l'on arrive en Australie. David explique que c'est pour éviter la propagation de maladies comme la fièvre aphteuse. L'Australie possède une barrière naturelle (les Océans Indien et Pacifique), autant boucher les rares trous restants ou au moins surveiller ce qui y passe. Par le passé, l'introduction d'espèces exotiques a parfois causé des problèmes. Par exemple, l'introduction des bovidés s'est faite sans que l'on pense à introduire également la dung beettle, un insecte qui s'attaque aux bouses de vache et permet ainsi de nettoyer les pâturages (le bousier en français ?).
Cela dit, l'Australie possède ce qu'il faut en matière de faune dangereuse. David a déjà évoqué le sujet. Il nous donne cette fois-ci l'exemple d'un serpent. Les scientifiques ont mesuré que la dose létale pour une souris est de quelques microgrammes, je ne sais plus si c'est 15 ou 50. Si l'on fait une règle de trois avec la masse des autres animaux existant en Australie, on constate qu'une morsure est létale pour n'importe quel bête. Les scientifiques n'arrivent pas à s'expliquer pourquoi l'évolution a conduit ce serpent à disposer d'un venin aussi actif.
J'ai récemment relu Last Chance to See, de Douglas Adams, et un passage m'a fait penser à ce que David avait raconté sur la faune australienne. Dans ce passage, Douglas Adams et le zoologiste Mark Carwardine sont sur le point de visiter Komodo, mais auparavant, ils rendent visite à un spécialiste australien des serpents. Celui-ci leur dit :
Ainsi donc, vous allez à Komodo. [...] Il y a quinze types différents de serpents à Komodo et la moitié d'entre eux sont venimeux. Les seuls susceptibles d'être mortels sont la vipère de Russel, la vipère des bambous et le cobra indien.
Le cobra indien est le numéro 15 dans le palmarès mondial des serpents dangereux, et les quatorze premiers sont ici en Australie.
Deux anecdotes du monde aéronautique. Un pilote a décidé un jour qu'il piloterait dans le plus simple appareil, nu comme un ver. Comme il n'est pas en contact avec la clientèle, cela ne devrait déranger personne. Tout le monde n'est pas d'accord, notamment la compagnie qui l'emploie.
Lors du développement d'un nouvel avion de transport, il y a eu quelques erreurs de calcul et le centre de gravité n'était pas là où on l'attendait. Une solution très simple a été trouvée, ajouter 300 kg de béton pour rétablir le centrage. Du coup, les gains en performances ont été annulés par le lest et on se retrouve avec un avion de nouvelle génération, qui a les mêmes performances que les avions de la génération précédente, tout en coûtant plus cher.
Une histoire drôle, racontée par David (si je me souviens bien) et que j'avais déjà lue. Il s'agit d'un échange par radio.
-- Contact positionné en xx nord, yy ouest, vous êtes sur une trajectoire de collision vers nous, veuillez dévier votre route.
-- Négatif, vous, vous déviez votre route.
-- Contact positionné en xx nord, yy ouest, ici, c'est la task force 73 de l'US Navy, deviez votre route immédiatement.
-- Négatif task force 73, c'est à vous de changer de cap.
-- Ici la task force 73, nous avons un porte-avions avec 95 avions de combat, un croiseur Aegis, trois destroyers lance-missiles et deux bâtiments de support, déviez immédiatement si vous ne voulez pas subir de rétorsion.
-- Négatif, ici c'est un phare.
La seconde histoire drôle avait une portée philosophique, car elle constituait une métaphore pour un problème réel qui est survenu dans le milieu informatique. C'est dommage, je ne me souviens plus quoi exactement. Voici toutefois l'histoire.
Une rue quasi-déserte, en pleine nuit. Un homme est à quatre pattes devant un réverbère. Un passant s'approche et lui demande :
-- Qu'est-ce que vous faites à quatre pattes ?
-- Je cherche mes lunettes.
L'autre homme se met lui aussi à quatre pattes et cherche. Au bout de quelques minutes, n'ayant rien trouvé, il demande :
-- Vous êtes sûr que vous avez perdu vos lunettes au pied de ce réverbère ?
-- Non, je les ai perdues sur le trottoir d'en face, mais c'est plus facile de chercher sur celui-ci, car en face, ce n'est pas éclairé.