Perl 6 au FOSDEM

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 8 février 2017

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Sébastien,
Laurent (B),
Emmanuel,
moi,
Laurent (R),
Vincent,
Richard,
et Olivier (M), qui profite des vacances scolaires où il est resté seul à la maison pour venir à la réunion.

Nous avons mangé du saumon fumé, des ravioles, des nems au poulet, des entrecôtes, de l'andouillette, des bo-buns, du pain perdu, des tiramisu, une crème brûlée et une tarte Tatin. Nous avons bu de la bière, des mojitos, un cocktail Diderot, du vin et du café.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Comme l'an passé, Emmanuel et Sébastien sont allés au FOSDEM. Comme l'an passé, il y avait énormément de monde. Emmanuel a effectué une présentation à neuf heures du matin. Pour les autres présentations, pour lesquelles il aurait été simplement spectateur, il préfère attendre que les vidéos soient disponibles sur Internet. Comme l'année dernière, il a préféré discuter avec des connaissances qu'il rencontre rarement en chair et en os.
Parmi les personnes qu'il a rencontrées, il y a Mark Keating, qui tenait le stand Perl. Emmanuel a appris que le dépliant sur Perl 6 que j'avais rapporté de Cluj-Napoca et qu'il avait traduit en français pour POSS n'était pas à l'origine écrit par Liz et Wendy, mais par Mark. Ce dernier compte développer le dépliant pour en faire un livret d'une douzaine de pages dans un premier temps, puis une quarantaine de pages ensuite.
Une rencontre ratée, c'est celle avec Andrew Shitov. Andrew a écrit un livre sur Perl 6, Perl 6 at a Glance, qui est sorti en devançant le livre de Laurent (R), Think Perl 6. Emmanuel a acheté le livre d'Andrew sur le stand Perl et c'est là qu'on lui a dit qu'il venait de croiser l'auteur dans la foule. Je ne sais pas si, après avoir réglé son achat, Emmanuel a essayé de retrouver Andrew dans la foule pour se faire dédicacer le livre.
Après avoir rappelé que Perl 5 et Perl 6 sont deux langages différents, même s'ils appartiennent à la même famile, nous avons comparé Perl 3 avec Perl 4 et Perl 5. Le passage de la version 3 à la version 4 était simplement un artifice pour accompagner la sortie de la version fuchsia de Programming Perl. En revanche, la version 5 était une réécriture complète de l'interpréteur, avec notamment l'apparition de my et la possibilité d'appeler des modules autrement que par l'instruction do. Cela a permis de mieux travailler avec des bases de données en chargeant dynamiquement la bibliothèque associée à la base de données utilisée, au lieu de recourir à des exécutables différents statiquement liés à une base de données précise : oraperl pour Oracle, syperl pour Sybase pgperl pour PostgreSQL.
Suite aux travaux en cours pour la migration d'un serveur à un autre, Sébastien revient sur le développement d'Act. L'essentiel du logiciel a été écrit par Éric C. avec la participation de BooK et, dans une moindre mesure, Sébastien. Ce dernier donne (un peu au pifomètre) les proportions de 95 %, 4 % et 1 % respectivement. Puis le source a été diffusé en logiciel libre, avec un dépôt GitHub. Mais là, personne ne s'est avancé pour participer au projet. Les seules tentatives de contribution étaient des programmeurs qui proposaient de réécrire Act en partant de zéro (en contradiction avec les conseils de Joel Spolsky), réécritures qui n'ont jamais abouti. Reconnaissons toutefois que Act est encore en activité après plus de dix ans, ce qui n'est pas le cas de certains programmes, y compris programmes commerciaux.

Internet

Olivier nous fait une brève présentation de uBlock Origin, le greffon qu'il utilise pour bloquer les éléments superflus des pages web visitées et préserver sa vie privée.
Une autre solution, plus connue, c'est AdBlock Plus. Une bonne idée au départ, mais qui a viré du côté obscur de la publicité. Le sujet a déjà été mentionné précédemment.
Sébastien reprend la description de la méthode qu'il utilise, définir son propre DNS, en incluant des spécifications RPZ pour faire disparaître comme par enchantement les domaines qui le dérangent. Par rapport aux solutions ci-dessus, l'avantage est que c'est indépendant du navigateur utilisé. Et si vous avez plusieurs machines sur un réseau local en 192.168.x.y, vous pouvez vous débrouiller pour installer BIND sur une seule des machines et pour que les autres s'adressent à la première pour les requêtes DNS. Et du coup, comme le font remarquer Olivier et Laurent (B), vous pouvez utiliser wget ou curl sans être dérangé par les bannières publicitaires !

Informatique

Concernant le paramétrage des clés d'accès à un compte GitHub, Olivier propose sa propre solution qui fait l'essentiel du boulot, d'un seul coup.
Laurent (B) voudrait savoir comment lancer PowerPoint en ligne de commande. Cela lui permettrait de comparer les versions successives d'un support de cours, car parfois, il enlève une page qui lui semble superflue, pour se rendre compte par la suite qu'elle est intéressante. Un diff purement binaire ne donne pas de résultat exploitable. Mais une comparaison fournie par PowerPoint et tenant compte de la structure permet de trouver les pages supprimées et les pages modifiées.
Les sources de Windows sont stockées dans un dépôt Git de 320 Go. Si quelqu'un souhaite disposer des sources de Windows, il doit s'attendre à faire un git clone qui durera plusieurs heures puis, les jours suivants, des git pull de plusieurs dizaines de minutes.
Olivier a parlé de JSON Pointer qui est, si j'ai bien compris, l'équivalent pour JSON de XPATH pour XML permettant ainsi d'explorer une structure de données exprimée en JSON. Olivier a implémenté cette spécification en Perl (mais pas encore sur CPAN). Notons qu'il existe d'autres possibilités avec dpath (ainsi que JSONPath évoqué ultérieurement sur la liste Paris.PM).
Une autre équivalence, XSLT s'est transformé en jq en passant de XML à JSON.
Toujours à propos de JSON, Olivier reprend avec Sébastien un sujet que ce dernier a déjà abordé il y a plusieurs années, les effets indésirables de la conversion automatique d'un nombre en chaîne dans un programme Perl émettant du JSON. Olivier apporte un nouvel élément à la discussion en prenant l'exemple de Mojo::JSON pour savoir si l'on doit coder une valeur en tant que numérique ou en tant que chaîne de caractères.
Avec Perl, nous sommes habitués à travailler avec des clôtures. Que cela existe dans d'autres langages tout aussi dynamiques que Perl, comme Python ou Clojure, cela ne nous étonne pas. Mais il paraît que cela existe aussi dans des langages plus statiques comme Go ou Java, voire C++.
Comme nous ne connaissons quasiment rien à Clojure, Sébastien nous décrit ce langage comme du Lisp sur une JVM, et dopé aux stéroïdes. Toutefois, la syntaxe est plus développée et plus agréable que celle de Lisp.
Sébastien et Olivier nous ont également décrit le langage Go. Un exécutable produit par un compilateur Go ne fait pas appel à la libc, il utilise directement les appels système. Pour le reste, le compilateur a recours à l'édition de liens statique, ce qui fait que l'on peut installer un logiciel simplement avec la copie du fichier exécutable. Finalement, le compilateur est prévu de base pour faire de la compilation croisée.
Un autre langage à la mode, c'est Rust. Ce langage est axé sur les performances. Et pour tirer parti des threads, toutes les variables sont, par défaut, immuables (ou « immutables » ? Quel est le terme français correct ?). Cela évite ainsi des conditions de concurrence entre fils d'exécution. [ Au fait, peut-on encore parler de « variable » pour quelque-chose qui ne change jamais de valeur ? Ou peut-être faut-il invoquer la loi d'Osborn, Constants aren't. Variables won't. ]
Sous Windows, pour ceux qui trouvent cmd.exe trop limité, il y a PowerShell. Personne à la réunion ne connaît réellement ce langage. Ce qui rebute Sébastien, c'est que par défaut, la fenêtre de PowerShell affiche les commandes et leur résultat avec un mauvais contraste en gris sur fond bleu, ce qui est peu lisible.

Divers

Nous avons parlé du système judiciaire français, par comparaison avec le système américain. Lorsqu'un individu est jugé et reconnu coupable pour plusieurs chefs d'accusation, sa peine est celle correspondant au crime le plus grave. Aux États-Unis, la peine est le cumul des peines prévues pour chaque chef d'accusation. C'est ainsi qu'un prisonnier américain peut se retrouver avec une peine de 350 ans d'emprisonnement !
Un autre point concerne les criminels en puissance qui renoncent à leur méfait. Si un homme entre dans une banque, annonce « Ceci est un hold-up ! » puis range son arme et bredouille des excuses, il ne sera pas poursuivi pour hold-up ou pour vol à main armée. Il a renoncé de lui-même, donc il est innocent. Mais si l'on entend une sirène de véhicule au moment où le malfaiteur potentiel range son arme et marmonne des excuses, alors son renoncement ne vient pas de lui et il pourra être inculpé pour vol à main armée. Cela dit, IANAL ou en français, « nous ne sommes pas des avocats ni des juristes ».
Sébastien nous parle de la fusion de l'hydrogène. Pour les bombes à hydrogène, l'un des problèmes est de lancer la réaction de fusion. Cela nécessite beaucoup d'énergie, ce qui impose d'utiliser une bombe A comme détonateur. Et nous évoquons les tests nucléaires français de 1995. Sébastien rappelle que ces essais étaient nécessaires pour calibrer les codes de calcul de simulation. Richard répond que parmi ces essais de calibration, il a dû y avoir quand même un essai de qualification pour une nouvelle tête nucléaire. La date était mal choisie, car c'était juste le cinquantième anniversaire du bombardement d'Hiroshima et de celui de Nagasaki. Je signale un paradoxe. Mitterrand avait décidé un moratoire sur les essais nucléaires, une interruption temporaire que lui (ou son successeur) pouvait annuler unilatéralement à tout moment. À l'opposé, Chirac a décidé un traité pour l'arrêt définitif des essais nucléaires, signé pour commencer avec le Royaume-Uni et ultérieurement avec d'autres états. [ Autre point qui n'a pas été évoqué, en épluchant la liste des essais nucléaires on peut remarquer que Chirac s'est contenté de six essais pendant tout le temps qu'il était à l'Élysée, tandis que Mitterrand en a fait effectuer plus de 80. ] Et pourtant, dans l'esprit du public, Chirac est associé à la reprise des essais nucléaires, pas à leur arrêt définitif.
Pour la fusion contrôlée, il y a trois filières, les tokamaks (confinement magnétique), la fusion froide et une troisième filière dont personne n'a retrouvé le nom ni le principe. La fusion froide n'a donné aucun résultat probant. En revanche, Sébastien a entendu dire qu'un test de tokamak a réussi à produire plus d'énergie qu'il n'a consommé. C'est prometteur. Je prédis que nous aurons des centrales à fusion dans trente ans. Depuis plus de cinquante ans que l'on étudie la fusion contrôlée, on nous promet que cela fonctionnera dans trente ans. Olivier est confiant, lui aussi. Perl 6 a fini par sortir, alors pourquoi pas la fusion contrôlée.
Olivier pratique toujours la trotinette. Il a découvert un point combinant une descente et un radar pédagogique. Grâce à cela, il peut nous affirmer en connaissance de cause qu'il fait des pointes à 22 km/h.
Je ne sais plus si c'est à cette réunion ou une réunion précédente, quelqu'un a fait remarquer que tous les participants sauf un sont au moins quadragénaires. Je me souviens bien en revanche avoir cité lors de la présente réunion un collègue, qui a quarante-cinq ans et qui fait partie d'une équipe d'une douzaine de personnes. Et à quarante-cinq ans, il fait partie de la moitié jeune de son équipe. Lorsque son équipe recrute des jeunes, ceux-ci acquièrent de l'expérience pendant quelques années, puis démissionnent pour se faire embaucher ailleurs avec un meilleur salaire. En revanche, les anciens préfèrent ne pas se frotter au marché de l'emploi et ils restent à leur poste, en espérant rattraper cette cible très mouvante qu'est l'âge de départ à la retraite.
Et enfin, quelques réflexions à propos de quelques élections présidentielles plus ou moins récentes. Tout d'abord, nous avons maintenant la preuve que Donald Trump est un néophyte en politique. En effet, maintenant qu'il est en fonction, il prend des mesures conformes à ses promesses électorales.
Emmanuel a raconté qu'il a fait un stage dans une entreprise assurant un genre de dépôt légal. Chaque mois, la boîte recevait 600 revues différentes sur de nombreux sujets y compris des sujets aussi spécialisés que le tir à l'arc, ou la couture avec Modes & Travaux. Cela me permet de rappeler que cette revue était la revue préférée d'Arlette Laguiller. En effet, tous les mois il y avait un patron à découper.
Le mois dernier, j'ai montré à Sébastien que j'étais en train de lire le tome consacré à De Gaulle dans la Nouvelle Histoire de la France Contemporaine, Ce mois-ci, je lis le tome consacré à Pompidou. Et j'ai remarqué qu'au comptoir du restaurant, il y avait un autocollant Votez Pompidou. Amusante coïncidence !